Les supports d’enregistrement sonores
Il fallut attendre 1878 pour que le premier système d’enregistrement sonore voit le jour. C’est l’Americain Thomas Alva Edinson qui breveta le phonographe, fonctionnant avec un cylindre de cire gravé et manipulé à la main. Ce système fut imaginé par le savant français Charles Cros un an plus tôt, en 1877.

Le phonographe de Thomas Edison.
En quasiment 150 ans, les techniques et supports d’enregistrement ont bien évolué.
En 1889, l’Allemand Emile Berliner invente un nouveau support d’enregistrement sonore, très semblable au phonographe. Cependant, le gramophone imprime la musique sur un disque de cire, et non sur un cylindre. La gravure s’effectue horizontalement pour la gramophone, en profondeur pour son ancêtre.

Emile Berliner et son gramophone.
Le disque 78 tours, (ou disque phonographique) servit de support d’enregistrement durant la première moitié du XXème siècle. Il était lisible par le gramophone, puis par les tournes disques électriques. A partir des années 40, le disque microsillon (aussi appelé disque vinyle) remplace le 78 tours. Capable d’enregistrer une plus grande quantité de son (5 à 6 fois plus), il délivre également une qualité nettement supérieure. Deux formats prennent donc le relais : les formats longues durées (Long Play ou LP) qui tournent à 33 tours par minute ; et les formats single, qui tournent à la vitesse de 45 tours par minute.
Dans les années 30, une toute autre forme d’enregistreur sonore voit le jour. Il s’agit de l’enregistreur magnétique. Louis Blattner est l’inventeur des enregistreurs à ruban d’acier, qui équipent les studios de la BBC. La firme AEG produit le Ferroton, dont les premières bandes magnétiques commerciales nommées « bande type C » équipent l’appareil.
Présenté aux USA en 1936, l’appareil ne séduit pas du tout du fait de sa robustesse : les bobines pèsent 15 kilos, et la machine 150 kilos…
L’Allemagne apprécie l’engin, et l’utilise pour enregistrer des concerts de musique classique dès 1935. Elle l’améliorera ensuite pour l’utiliser dans le domaine militaire.

AEG Ferroton
Après la guerre, les américains se rendent comptent de l’utilité du magnétophone pour écouter sa musique en voiture, à son domicile…
A partir des années 60 apparaît la K7, une version miniature de la bobine classique, qui permettra l’essor de ce support dans les foyers du monde entier.
Une petite révolution a lieu lorsque l’enregistreur magnétique portatif Nagra est inventé par Stéphane Kudelski dans les années 50. Il devient le plus fidèle compagnon des reporters de terrain. Il est également de plus en plus apprécié dans le domaine du cinéma.

Enregistreur Nagra, modèle de 1958.
En 1982 sont commercialisés les premiers disques compacts.
Ce nouvel objet est tellement révolutionnaire qu’il est encore utilisé aujourd’hui. Par rapport au disque vinyle, il propose une qualité supérieure d’enregistrement et d’écoute, une durée plus longue d’enregistrement, une suppression totale du bruit de fond, une taille considérablement plus petite et il est largement plus léger. Le CD, inventé par Philips et Sony en 1979, est constitué d’alvéoles et de surface planes. Le passage du laser de l’un à l’autre envoie un message informatique déchiffrable par le lecteur CD. Le tout premier album entièrement numérique sorti sur disque compacte est Brothers in arms de Dire straits.

Alvéoles et surfaces planes.

Disque compact, dit CD.
Depuis la fin des années 70 jusqu’à nos jours, l’enregistrement sur support informatique et numérique s’est largement imposé. Les ordinateurs remplacent petit à petit les autres enregistreurs dans les studios de musique durant les années 80.
Une conversion du signal analogique en signal numérique est effectuée en direct pendant l’enregistrement, et ce signal est traitable et modifiable grâce à des logiciels installés sur l’ordinateur.
Grâce à l’avènement des mémoires flash, les dictaphones numériques de poche ont connu un franc succès depuis le début des années 2000. Ces enregistreurs de toute petite taille ouvrent de nouveaux horizons au grand public.

Dictaphone digital Zoom H4
Depuis quelques années maintenant, le vinyle est redevenu un support d’enregistrement musical majeur, malgré son format quelque peu encombrant et son prix relativement élevé. Mais sa qualité d’enregistrement et de reproduction sont très appréciés des mélomanes. Le Nagra est encore un enregistreur utilisé aujourd’hui, même s’il est largement remplacé par les enregistreurs digitaux de poche, qui doivent leur succès à leur accessibilité.